Poésies

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Poésies et dessins actualisés sur


Parfois, des mondes qui apparaissent
Parfois, des lieux qui disparaissent
Parfois, un rien qui vous déplie
Parfois, un tout qui vous grandit
Parfois, il n'y a rien à dire
Le monde entre et se balance, le vous s'envole, le soi s'évade
Un cœur de fleurs et de dentelles
Un sillon vivant et des pleurs de rivière




L'intimité se cache et il y a des raisons à cela
L'intimité a pour vocation la solitude habitée de mille fantômes, plus ou moins doux, plus ou moins fous, plus ou moins ardents
elle est ce lieu où rien ne brûle, où tout désire, ou tout se tait tout en hurlant
elle est ce cri indélébile et silencieux qui jaillit sous la peau 
elle est ce qui ne faillit pas quand le monde implose 
elle est ce que l'on est lorsque plus rien ne pèse 

dans le temps qui se respire, dans la vétusté du silence, j'entends comme une urgence   

L'intimité le sait, sérénité ne veut, le cœur ne peut

elle est ce lieu où l'on est plus tout à fait là 

dans le temps qui se respire, dans la vétusté du silence, j'entends comme une urgence  comme une urgence comme une urgence

qui ne fait pas mal
qui inspire et qui secoue 

L'intimité, la mer au lever du jour quand les cigales dorment, sauf peut-être une, l'écume, le sable qui m'appelle, le noir devenu pourpre, le tout sans horizon, le sel, le sel 

Sérénité pourtant j'entends
comme une urgence le monde est monde, il court il danse il dort il passe 

L'intimité est ce lieu où 
sans dormir, sans veiller, la mer caresse mon coeur et ma chair sans m'éveiller, sans me briser, sans faire jaillir mes larmes

peut-être un peu... 

mais des larmes de sel et d'or


L'intimité se cache et il y a des raisons à cela 
Elle est ce lieu inhabité empli de soi mêlé aux autres
mais sans souffrance...

L. E 





ces moments où les sons entrent et l'intime se tait 
les mots étaient magnifiques et ils ne reflétaient rien 
il y a des vies pulsions des vies rêvées des folies sans antidote des possibles demeurés abstraits des virages inévitables 
il y a des voyages brûlants qui se terminent en cendres 
des chemins plus denses et pâles qui perdurent
des espoirs indéfinis dont on s'est trop nourris
et ces retours éreintants qui brisent les envols 
il y a ces flammes bleues et noires qui arpentent nos artères
ces visages faux, ces coeurs invertébrés, ces yeux fuyants 
il y a un tout devenu falsifié, un coin de rêve gribouillé
par les balbutiements du temps qui suit avec avidité l'aile emportée 
et qui se moque 
de ce sentiment variable et lourd, léger en désinence 
et qui dévoile cet étrange rien plein de pentes violentes 
ce monde intermédiaire qui n'est pas réel et cependant
il s'amplifie et se déroule sur les particules de mon souffle
et gonfle sans un bruit afin d'étouffer les palpitations d'un pouls toujours trop grand trop frêle 
pour cet univers de pacotille et de déclinaisons 

L. Escudier 

des traces lumineuses 
un espace illimité
des incandescences à la densité démesurée ce visage, comme un cercle en cristal et des évasions de possibles 
un empire empli de contradictions 
un voyage qui se déplie tandis que la nuit dévore le soleil 
un espace fluide et brillant
votre respiration contraire 
que le temps devienne ligne droite 
que les rires s'élevent 
que revienne enfin
l'innocence 
et le soupir épris de liberté
dans la rue du silence
dans la vie multipliée
dans l'inévidence 


L. Escudier 
....



il arrive parfois que le monde soit double, que les vies se déchirent, que les toits s'effondrent
Il arrive parfois que l'on ne soit que des ombres, que les âmes éclatent, que le cœur ne respire
Il arrive souvent que la sérénité se délite, que les flammes nous brûlent, que la chair s'embrase 
Et pourtant, face aux récurrences infernales de cette imprudence
Il arrive au monde de ne rien dévoiler, de danser sur un soleil de printemps qui n'a rien remarqué
L.Escudier


...

...
"ne rien savoir, qui ne renaît, sans doute, un peu
dans ces moments
instables, si rien,
ne revient pas
et que les ombres passent, enrobées de soleil
pour allier hier à jour, de nuit sans vie
il se répand, le bruit désagréable
couvrant la respiration tranquille
harcelant le pouls
et les chants des oiseaux retardataires, s'amenuisent
quelque part, tandis que la ville
reprend sa route encombrée de cris, de nuisance"
Extrait
L.E

Dans la revue Décharge


il est des espaces dont le vide est rempli

de ce remuement intime et fugitif

où le pas devient pouls et le regard un ciel

où la vie s'évapore et le sens implose

de ces lieux sans odeur imbibés de ferveur

un autre se crée


***


par ce temps arrêté
comprendre
être et parler dans le sens de la respiration
quand le pouls ralentit la voix est
les mots deviennent
un écran de lumière
dont le cœur
se nourrit
Extraits
L. Escudier

***



***

il y a trop
toujours trop
de mots de pensées de brûlures de soupirs de douleurs
il y a ce bruit
inutile et sombre
il n'a
aucun intérêt
ni hier, ni demain, ni aujourd'hui
ce n'est pas
ce cela n'existe
pas
L. Escudier
Extrait
2022
***

caché sous la nudité sonore, un souffle se perd
qui demeure incertain,
à faiblir
les feuilles bruissent - un ruisseau lumière, quand le
corps apaisé se relève
il fait jour au plus profond de la nuit
L. Escudier 2021
extrait

***

***
et sur ces chants, perdus et retrouvés, comme un tendre évitement, un hurlement vibrant venu des entrailles, ardemment calciné
... 
Instants de peur omniprésente / engloutis par le non-sens / étreinte d'un temps restrictif / vide au corps et démesure
Viendra-t-il ce présent respiré
ce retour à la liberté
cet humain sans contrainte

***

Il y a ce silence, désordonné, invertébré, entre monts et rivières, ces longues foulées sur des herbes vivantes, un rire derrière un arbre, et sur le soleil noir, entre les brises, un néant fleuri, tel un espace intime et flou, sans respiration
... 

ces ombres, qui circulent, ici, 
 autrefois vies, passants et êtres, espaces et temps dont on ne sait plus rien, 
et pourtant, hier, ce fut un autre, ici et maintenant, et le silence était le même, l'air entourait son visage, le sol portait son corps, ses pensées flottaient douloureuses ou tendres, comme les miennes, dans un temps déjà fini
... 

des petites mains de lumière, ici, sur le village endormi, un songe éclatant, un chemin bleu, des partitions de soleil 
et la vie brûlante
... 

et sentir, violemment, cette solitude infernale, celle qui se vit au milieu de la foule, se fraye un chemin entre les mots absents, sous les regards muets, dans les jours sans partage 
celle qui, insidieusement, annihile nos pensées subtiles, nos idées, nos pluralités, et qui condamne à être soi, toujours soi, dans le monde des autres 

.... 

ces mots, ces mots qui circulent, dont les lettres s'envolent, dont les sens aspirent, au centre des livres, écrits par un autre, au corps transparent, au monde espacé, au hier ou demain, plus attente que vie, plus espoir, idéal, que senteurs du vivant, et pourtant,
 se réfugier dans ces mots, construire un chalet de pensées, celles du désir, du pourquoi pas, des naissances et des vides, voyager sans mouvement, respirer, un instant, demeurer tel un tout déplacé au hasard


... 

comme suspendue, déviée, déracinée, sur la tension parallèle, là sans y être, ce corps déporté à l'âme évincée se promène, quelque part, sans moi, sans m'attendre et seule, vision déformée, je guette l'instant qui prendra ma vie pour l'introduire à nouveau, ici, au centre, enfin à l'endroit, peut-être

... 
derrière les branches grises, sous cet ombrage intime, un autre se dessine, pourtant de moi repu 
et cette étrange chose, ce présent qui n'est pas celui qu'il devrait être, et mon corps est un autre, bafoué, illusoire, pourtant chemine encore, sans que cela se sache... pulsation dérisoire et terrifiante, 
le monde aveugle, indifférent, 
n'a cure de ma métamorphose.. 
... 

Premier prix de poésie à 9 ans - 
jeux floraux du pays d'Olmes

comme un silence, inutile, beau
porter la nuit dans un voyage pâle
sur les instants privés de temps
de ces lumières écartelées,
sur le sentier de vie, surprendre
un clair obscur de ce renoncement
plus éclatant qu'un rien
qui se déploie, plié d'incertitude
blanc, or, vibrant, nié
sans parole et sans rire

comme un silence, inutile, beau
simplement puéril, autrement sage
incarné dans le sang,
l'esprit se vide tandis que meurent
les sillages indécis
et votre échange bleu
comme un cil ocre et perclus
d'aubes imperturbables,
l'océan nu et serein,
le frémissement pourpre
et dense, puis désinence et l'autre qui respire
sans visage et sans peur

comme un silence, inutile, beau
l'étranglement s'installe
interprété de soif
aux pulsations du monde
incandescent, furieux
qui pourtant, déconstruit, opaque, tremble
et vient bercer l'eau tranquille
des pluies muettes
sur le toit linéaire et fendu
d'où suintent, à peine
les mots qu'on ne dit plus
les ombres anathèmes
l'évasion sensitive,
pure, indéfinie, secrète,
la chair assoupie, sa renaissance,
les masques, formes fantômes
d'où me parvient, intime,
l'impact illimité des sens,
la solitude implacable, inespérée, unique
au détour d'un hier qui fut demain, d'un jour sans assertion
petite fleur d'éther, inconnue éphémère
lueur de son, privée de terre,
extrême et neutre

comme un silence, inutile, beau
demeurer cendre et ciel,
plume figée dans l'air, surprise, sans destinée
ici, qui fut là-bas, sera peut-être
un tout, un lieu sans lieu, passage
jointure particulière
des temps passés, des temps venus ou à venir
instant, espace,
sans aucune lourdeur
intercepté, pensif, argenté, vif
que l'on espère, effleure, recherche, désire
qui sous ma main, s'efface et pleure,
retire et vient, ploie et vacille
tandis que nuit décline

comme un silence
juste un silence
tout un silence
plus qu'un silence


***

la nuit est entrée, sans un bruit, sous ma peau, elle a défait les nœuds du non-dit et vidé les ordures, impostures, puis elle s'est assise, face à la vitre opaque, narquoise, hautaine, attendant que les forces me viennent, et je demeure, ici, désemparée 

 

*** 
 

plus qu'un besoin, une évidence

le silence en dit bien davantage que l'éclat bruyant des jours envahissants, des ombres lourdes et sous le feuillage vivant, pourtant gracile et murmurant, comme une voix légère et suffisante, une phrase indéfinie mais dense, tel un appel à la vie fragile et pure. le sol empli de frémissements, les feuilles tombées ou suspendues, les sèves odorantes, les branches mélangées, les détails infinis ; ce monde immense en miniature, grouillant de minuscules, d'immensités, pourtant étendu, non limité, aussi loin que porte notre regard figé, bien au-delà, bien au-delà...

 

L.E 2020







***

 

"Le présent n'est pas un vide en suspension - il s'intensifie, se brise, s'ébat, s'envole, s'expose et se ressent, tant que la vie demeure / exister sans dormir, être en mouvement
posée là, soupir quelques instants / demain n'est pas loin, les traces en avenir
allez
allez
la pause inexistante - vivre au-delà des instants, comme un regard lumineux, qui venait dans la nuit"
Extrait Laure Escudier
  




un écho du silence où les pensées s'apaisent
au vivre du rire
un pas dans le sable empreinte du soi
sans attache
un corps sans armure
aux virages des mots
pour un appel sans retour
et la nuit
porte close où cheminent les astres et la vie
bleue de noir pâle et dure
sur la peau de l'espoir balbutiant
comme cendres
et soleil


L.E





***


d'un espace étiré, qui ne se saisit pas
comme un soleil, qui dérape
ne pas ôter la liberté du
sans couleur
silencieux
entre les jours ornés de sens, criblés d'amour
et de chemins imprévus

la plus douce promesse
est ce lointain si proche
qui jamais ne resserre une étreinte inutile
qui tord le cadre et balbutie d'ivresse
pour un bleu de lumière
posé dans l'éphémère
interminable, incontrôlable

tel un besoin
comme un appel
d'un air de souffle-vie
le plus essentiel :
avoir le temps
de vivre, de penser, d'espérer, d'imaginer, de croire, de rêver, d'être, de ne pas être, d'avancer, ou demeurer...

L.E



***

cet entre-deux, soudain périssable
autrement vécu, d'un pas vacillant
hier ou demain, instant
ou désinence
tel un peut-être
ne rien savoir, qui ne renaît, sans doute, un peu
dans ces moments
instables, si rien,
ne revient pas
et que les ombres passent, enrobées de soleil
pour allier hier à jour, de nuit sans vie
il se répand, le bruit désagréable
couvrant la respiration tranquille
harcelant le pouls
et les chants des oiseaux retardataires, s'amenuisent
quelque part, tandis que la ville
reprend sa route encombrée de cris, de nuisances,
alors,
imaginer, cette douce lumière, sous les feuilles vibrantes, sur un chemin de terre,
loin, où le silence encore, s'emplit de sérénité subtile
quand le moindre effleurement s'élève
pépiements d'espoirs, d'une nature presque invisible
aller, entre les arbres, entre les fleurs, tel un écureuil, se cacher, se reposer, sautiller, explorer,
dans un nid de tendresse pure, sans humain, sans bruit, sans décadence
respirer
respirer
retrouver le son imperceptible
qui caresse l'ouïe sans la brusquer
l'image délicate et colorée, pleine d'évasions
de naissances et de clarté
de recueillement sensible
respirer
respirer
L. Escudier


***
une étrange vie qui se dépose
sur le soleil, dans la maison,
ou un petit déclin
du rire
à peine entraperçu
les sensations multiples du moment, tel quel
sans artifice
c'est un visage dessiné, sur l'opaque silhouette,
du monde effacé
derrière la vitre


est-il loin ou proche,
cet autre indisponible
qui se respire ou se redresse
tandis que l'on espère
ou imagine



tel un dessin lumière, les mots qui manquent
ne disent rien
face au soleil
libre
à sa place,
ni plus ni moins
que nous


Laure Escudier


***

et le temps
ne passait plus, ne s'arrêtait plus ; il semblait au contraire déborder et grandir au-delà du possible, tel un ballon tendu à son paroxysme, ayant dépassé les limites d'un temps qui se vit

alors, m'apparut l'instant à atteindre, à chérir, à conserver tel un précieux élixir, rare et délicat, extrêmement fragile 
et sans cesse en péril

Laure Escudier - Extrait

***


derrière les mots,
retournés, sentis, interloqués,
sur ce chemin qui,
sinueux, un jour, venait
respire un rire, un son de vie, sur l'eau du vide
écartelé
dans les palpitations,
un délicat éclat
de vous, de nous
papillon d'après-midi, de jour ou de nuit, de votre hésitation
à dire
le hier qui serait pas à pas
l'interdiction d'écrire
afin de vivre, sans reposer
l'encre évidée




***
(extrait de Or et sel) dans la revue Lichen 05 20  : LIEN




***

"parfois, au centre du son, un espace incolore grandit - la poussière des feuilles déjà mortes, le bruissement d'un oiseau envolé"



"bien loin, ce lieu
sans frontière où le rouge est vivant, où le son se retire
au profit d'irréel"

"les tressaillements du cil irrigué par la nuit ou le jour,
l'homme et l'espace, l'éclosion"


Extraits - L. Escudier


***
 





Parfois, au contact de l'air, le corps se
craquelle et l'esprit se désagrège. Il ne
reste rien. Que ce silence impressionnant. Ce
soupir qui éclate dans le néant et qui aspire
les soleils pour en faire un collier de
bonheur.




***

- indélébile, exigu, illimité, sonore et silencieux, mobile ou immobile -

une danse insolite où tout est dit
sans atteindre l'errance





***





Poésies dans :
Incertain regard


***





Recueil : "Radiographie d'un rêve" dans la revue 'ce qui reste" octobre 2017 (textes et images)


Le livret est disponible 









***




J'éprouvai ainsi, la résistance du rêve face au mur tonitruant de l'inutile, et ressentis comme jamais, la nécessité de défendre cet élan lumineux et sensible d'où jaillit l'impossible.

L.Escudier


***







une solitude, posée sur un sol malléable - et ces maux de lumière, enrubannés de silences - comme un toi-moi-eux accolé aux étoiles / et ce rien, qui enchante, par un son décuplé dont le jour se repaît - je vous ai entendu chanter, sous la lune, un soir de janvier, tandis que brise en débris s'ébruitait et vous / petite chenille d'eau de soleil, entre mots, un accueil, un orchestre énucléé - pour jeter l'amarre, je murmurai ; le temps passait - nous étions et parfois, plus que tout, entre deux, pour un doux qui susurre et pourtant - une solitude, posée sur un sol effrité, tel un rire interstice à brûlures épisodiques - partez, ou restez - le chemin se déploie ; la vie se retire, coquine, abrasive / sur un toi qui m'est toit 

***