ces moments où les sons entrent et l'intime se tait
les mots étaient magnifiques et ils ne reflétaient rien
il y a des vies pulsions des vies rêvées des folies sans antidote des possibles demeurés abstraits des virages inévitables
il y a des voyages brûlants qui se terminent en cendres
des chemins plus denses et pâles qui perdurent
des espoirs indéfinis dont on s'est trop nourris
et ces retours éreintants qui brisent les envols
il y a ces flammes bleues et noires qui arpentent nos artères
ces visages faux, ces coeurs invertébrés, ces yeux fuyants
il y a un tout devenu falsifié, un coin de rêve gribouillé
par les balbutiements du temps qui suit avec avidité l'aile emportée
et qui se moque
de ce sentiment variable et lourd, léger en désinence
et qui dévoile cet étrange rien plein de pentes violentes
ce monde intermédiaire qui n'est pas réel et cependant
il s'amplifie et se déroule sur les particules de mon souffle
et gonfle sans un bruit afin d'étouffer les palpitations d'un pouls toujours trop grand trop frêle
pour cet univers de pacotille et de déclinaisons
L. Escudier
des traces lumineuses
un espace illimité
des incandescences à la densité démesurée ce visage, comme un cercle en cristal et des évasions de possibles
un empire empli de contradictions
un voyage qui se déplie tandis que la nuit dévore le soleil
un espace fluide et brillant
votre respiration contraire
que le temps devienne ligne droite
que les rires s'élevent
que revienne enfin
l'innocence
et le soupir épris de liberté
dans la rue du silence
dans la vie multipliée
dans l'inévidence
L. Escudier
....
il arrive parfois que le monde soit double, que les vies se déchirent, que les toits s'effondrent
Il arrive parfois que l'on ne soit que des ombres, que les âmes éclatent, que le cœur ne respire
Il arrive souvent que la sérénité se délite, que les flammes nous brûlent, que la chair s'embrase
Et pourtant, face aux récurrences infernales de cette imprudence
Il arrive au monde de ne rien dévoiler, de danser sur un soleil de printemps qui n'a rien remarqué
L.Escudier
...
...
"ne rien savoir, qui ne renaît, sans doute, un peu
dans ces moments
instables, si rien,
ne revient pas
et que les ombres passent, enrobées de soleil
pour allier hier à jour, de nuit sans vie
il se répand, le bruit désagréable
couvrant la respiration tranquille
harcelant le pouls
et les chants des oiseaux retardataires, s'amenuisent
quelque part, tandis que la ville
reprend sa route encombrée de cris, de nuisance"
Extrait
L.E
Dans la revue Décharge
il est des espaces dont le vide est
rempli
de ce remuement intime et fugitif
où le pas devient pouls et le regard
un ciel
où la vie s'évapore et le sens
implose
de ces lieux sans odeur imbibés de
ferveur
un autre se crée
***
par ce temps arrêté
comprendre
être et parler dans le sens de la respiration
quand le pouls ralentit la voix est
les mots deviennent
un écran de lumière
dont le cœur
se nourrit
Extraits
L. Escudier
***
***
il y a trop
toujours trop
de mots de pensées de brûlures de soupirs de douleurs
il y a ce bruit
inutile et sombre
il n'a
aucun intérêt
ni hier, ni demain, ni aujourd'hui
ce n'est pas
ce cela n'existe
pas
L. Escudier
Extrait
2022
***
caché sous la nudité sonore, un souffle se perd
qui demeure incertain,
à faiblir
les feuilles bruissent - un ruisseau lumière, quand le
corps apaisé se relève
il fait jour au plus profond de la nuit
L. Escudier 2021
extrait
***
***
et sur ces chants, perdus et retrouvés, comme un tendre évitement, un hurlement vibrant venu des entrailles, ardemment calciné
...
Instants de peur omniprésente / engloutis par le non-sens / étreinte d'un temps restrictif / vide au corps et démesure
Viendra-t-il ce présent respiré
ce retour à la liberté
cet humain sans contrainte
***
Il y a ce silence, désordonné, invertébré, entre monts et rivières, ces longues foulées sur des herbes vivantes, un rire derrière un arbre, et sur le soleil noir, entre les brises, un néant fleuri, tel un espace intime et flou, sans respiration
...
ces ombres, qui circulent, ici,
autrefois vies, passants et êtres, espaces et temps dont on ne sait plus rien,
et pourtant, hier, ce fut un autre, ici et maintenant, et le silence était le même, l'air entourait son visage, le sol portait son corps, ses pensées flottaient douloureuses ou tendres, comme les miennes, dans un temps déjà fini
...
des petites mains de lumière, ici, sur le village endormi, un songe éclatant, un chemin bleu, des partitions de soleil
et la vie brûlante
...
et sentir, violemment, cette solitude infernale, celle qui se vit au milieu de la foule, se fraye un chemin entre les mots absents, sous les regards muets, dans les jours sans partage
celle qui, insidieusement, annihile nos pensées subtiles, nos idées, nos pluralités, et qui condamne à être soi, toujours soi, dans le monde des autres
....
ces mots, ces mots qui circulent, dont les lettres s'envolent, dont les sens aspirent, au centre des livres, écrits par un autre, au corps transparent, au monde espacé, au hier ou demain, plus attente que vie, plus espoir, idéal, que senteurs du vivant, et pourtant,
se réfugier dans ces mots, construire un chalet de pensées, celles du désir, du pourquoi pas, des naissances et des vides, voyager sans mouvement, respirer, un instant, demeurer tel un tout déplacé au hasard
...
comme suspendue, déviée, déracinée, sur la tension parallèle, là sans y être, ce corps déporté à l'âme évincée se promène, quelque part, sans moi, sans m'attendre et seule, vision déformée, je guette l'instant qui prendra ma vie pour l'introduire à nouveau, ici, au centre, enfin à l'endroit, peut-être
...
derrière les branches grises, sous cet ombrage intime, un autre se dessine, pourtant de moi repu
et cette étrange chose, ce présent qui n'est pas celui qu'il devrait être, et mon corps est un autre, bafoué, illusoire, pourtant chemine encore, sans que cela se sache... pulsation dérisoire et terrifiante,
le monde aveugle, indifférent,
n'a cure de ma métamorphose..
...
Premier prix de poésie à 9 ans -
jeux floraux du pays d'Olmes
comme un silence, inutile, beau
porter la nuit dans un voyage pâle
sur les instants privés de temps
de ces lumières écartelées,
sur le sentier de vie, surprendre
un clair obscur de ce renoncement
plus éclatant qu'un rien
qui se déploie, plié d'incertitude
blanc, or, vibrant, nié
sans parole et sans rire
comme un silence, inutile, beau
simplement puéril, autrement sage
incarné dans le sang,
l'esprit se vide tandis que meurent
les sillages indécis
et votre échange bleu
comme un cil ocre et perclus
d'aubes imperturbables,
l'océan nu et serein,
le frémissement pourpre
et dense, puis désinence et l'autre qui respire
sans visage et sans peur
comme un silence, inutile, beau
l'étranglement s'installe
interprété de soif
aux pulsations du monde
incandescent, furieux
qui pourtant, déconstruit, opaque, tremble
et vient bercer l'eau tranquille
des pluies muettes
sur le toit linéaire et fendu
d'où suintent, à peine
les mots qu'on ne dit plus
les ombres anathèmes
l'évasion sensitive,
pure, indéfinie, secrète,
la chair assoupie, sa renaissance,
les masques, formes fantômes
d'où me parvient, intime,
l'impact illimité des sens,
la solitude implacable, inespérée, unique
au détour d'un hier qui fut demain, d'un jour sans assertion
petite fleur d'éther, inconnue éphémère
lueur de son, privée de terre,
extrême et neutre
comme un silence, inutile, beau
demeurer cendre et ciel,
plume figée dans l'air, surprise, sans destinée
ici, qui fut là-bas, sera peut-être
un tout, un lieu sans lieu, passage
jointure particulière
des temps passés, des temps venus ou à venir
instant, espace,
sans aucune lourdeur
intercepté, pensif, argenté, vif
que l'on espère, effleure, recherche, désire
qui sous ma main, s'efface et pleure,
retire et vient, ploie et vacille
tandis que nuit décline
comme un silence
juste un silence
tout un silence
plus qu'un silence
***
la nuit est entrée, sans un bruit, sous ma peau,
elle a défait les nœuds du non-dit et vidé les ordures, impostures,
puis elle s'est assise, face à la vitre opaque, narquoise, hautaine,
attendant que les forces me viennent,
et je demeure,
ici,
désemparée
***
plus qu'un besoin, une évidence
le silence
en dit bien davantage que l'éclat bruyant des jours envahissants, des ombres
lourdes et sous le
feuillage vivant, pourtant gracile et murmurant, comme une voix légère et
suffisante, une phrase indéfinie mais dense, tel un appel à la vie fragile et
pure. le sol empli de frémissements, les feuilles tombées ou suspendues, les
sèves odorantes, les branches mélangées, les détails infinis ; ce monde immense
en miniature, grouillant de minuscules, d'immensités, pourtant étendu, non
limité, aussi loin que porte notre regard figé, bien au-delà, bien au-delà...
L.E 2020
***
"Le présent n'est pas un vide en suspension - il s'intensifie, se brise, s'ébat, s'envole, s'expose et se ressent, tant que la vie demeure / exister sans dormir, être en mouvement posée là, soupir quelques instants / demain n'est pas loin, les traces en avenir allez allez la pause inexistante - vivre au-delà des instants, comme un regard lumineux, qui venait dans la nuit" Extrait Laure Escudier
un écho du silence où les pensées s'apaisent au vivre du rire un pas dans le sable empreinte du soi sans attache un corps sans armure aux virages des mots pour un appel sans retour et la nuit porte close où cheminent les astres et la vie bleue de noir pâle et dure sur la peau de l'espoir balbutiant comme cendres et soleil L.E
*** d'un espace étiré, qui ne se saisit pas comme un soleil, qui dérape ne pas ôter la liberté du sans couleur silencieux entre les jours ornés de sens, criblés d'amour et de chemins imprévus la plus douce promesse est ce lointain si proche qui jamais ne resserre une étreinte inutile qui tord le cadre et balbutie d'ivresse pour un bleu de lumière posé dans l'éphémère interminable, incontrôlable
tel un besoin comme un appel d'un air de souffle-vie le plus essentiel : avoir le temps de vivre, de penser, d'espérer, d'imaginer, de croire, de rêver, d'être, de ne pas être, d'avancer, ou demeurer...
L.E
***
cet entre-deux, soudain périssable
autrement vécu, d'un pas vacillant
hier ou demain, instant
ou désinence
tel un peut-être
ne rien savoir, qui ne renaît, sans doute, un peu
dans ces moments
instables, si rien,
ne revient pas
et que les ombres passent, enrobées de soleil
pour allier hier à jour, de nuit sans vie
il se répand, le bruit désagréable
couvrant la respiration tranquille
harcelant le pouls
et les chants des oiseaux retardataires, s'amenuisent
quelque part, tandis que la ville
reprend sa route encombrée de cris, de nuisances,
alors,
imaginer, cette douce lumière, sous les feuilles
vibrantes, sur un chemin de terre,
loin, où le silence encore, s'emplit de sérénité subtile
quand le moindre effleurement s'élève
pépiements d'espoirs, d'une nature presque invisible
aller, entre les arbres, entre les fleurs, tel un
écureuil, se cacher, se reposer, sautiller, explorer,
dans un nid de tendresse pure, sans humain, sans
bruit, sans décadence
respirer
respirer
retrouver le son imperceptible
qui caresse l'ouïe sans la brusquer
l'image délicate et colorée, pleine d'évasions
de naissances et de clarté
de recueillement sensible
respirer
respirer L. Escudier
***
une étrange vie qui se dépose
sur le soleil, dans la maison,
ou un petit déclin
du rire
à peine entraperçu les sensations multiples du moment, tel quel sans artifice c'est un visage dessiné, sur l'opaque silhouette, du monde effacé derrière la vitre
est-il loin ou proche, cet autre indisponible qui se respire ou se redresse tandis que l'on espère ou imagine
tel un dessin lumière, les mots qui manquent ne disent rien face au soleil libre à sa place, ni plus ni moins que nous
Laure Escudier
***
et le temps
ne passait plus, ne s'arrêtait plus ; il semblait au contraire déborder et grandir au-delà du possible, tel un ballon tendu à son paroxysme, ayant dépassé les limites d'un temps qui se vit
alors, m'apparut l'instant à atteindre, à chérir, à conserver tel un précieux élixir, rare et délicat, extrêmement fragile
et sans cesse en péril
Laure Escudier - Extrait
***
derrière les mots,
retournés, sentis, interloqués,
sur ce chemin qui,
sinueux, un jour, venait
respire un rire, un son de vie, sur l'eau du vide
écartelé
dans les palpitations,
un délicat éclat
de vous, de nous
papillon d'après-midi, de jour ou de nuit, de votre hésitation
à dire
le hier qui serait pas à pas
l'interdiction d'écrire
afin de vivre, sans reposer
l'encre évidée ***
(extrait de Or et sel) dans la revue Lichen 05 20 : LIEN
*** "parfois, au centre du son, un espace incolore grandit - la poussière des feuilles déjà mortes, le bruissement d'un oiseau envolé"
"bien loin, ce lieu
sans frontière où le rouge est vivant, où le son se retire
au profit d'irréel"
"les tressaillements du cil irrigué par la nuit ou le jour,
l'homme et l'espace, l'éclosion"
Extraits - L. Escudier
***
Parfois, au contact de l'air, le corps se craquelle et l'esprit se désagrège. Il ne reste rien. Que ce silence impressionnant. Ce soupir qui éclate dans le néant et qui aspire les soleils pour en faire un collier de bonheur.
*** - indélébile, exigu, illimité, sonore et silencieux, mobile ou immobile - une danse insolite où tout est dit sans atteindre l'errance
J'éprouvai ainsi, la résistance du rêve face au mur tonitruant de l'inutile, et ressentis comme jamais, la nécessité de défendre cet élan lumineux et sensible d'où jaillit l'impossible.
L.Escudier ***
une
solitude, posée sur un sol malléable - et ces maux de lumière, enrubannés de
silences - comme un toi-moi-eux accolé aux étoiles / et ce rien, qui enchante,
par un son décuplé dont le jour se repaît - je vous ai entendu chanter, sous la
lune, un soir de janvier, tandis que brise en débris s'ébruitait et vous / petite
chenille d'eau de soleil, entre mots, un accueil, un orchestre énucléé - pour
jeter l'amarre, je murmurai ; le temps passait - nous étions et parfois, plus
que tout, entre deux, pour un doux qui susurre et pourtant - une solitude,
posée sur un sol effrité, tel un rire interstice à brûlures épisodiques -
partez, ou restez - le chemin se déploie ; la vie se retire, coquine, abrasive
/ sur un toi qui m'est toit